Thursday, January 7, 2010

Ombres Portées: Porteurs d’Ombres

“ Dans les brumes près de l’île, on amarre la barque

Au crépuscule renait la nostalgie du voyageur

Plaine immense: le ciel s’abaisse vers les arbres

Fleuve limpide: la lune s’approche des humains

Meng Hao-ran (689-740) traduit par François Cheng

Editions du Seuil 1996

Graphiques, tri- et quadri-dimensionnelles si l’on accepte l’empreinte corporelle, voici trois manifestions d’un art plastique inspiré par trois artistes qui se rencontrent. Ajouter a cela leurs passages, chacun a ses moments, sur le sol Mexicain. Leurs oeuvres diffusent l’atmosphere de ce pays, miracle incarné de trois civilisations, celles des hommes préhistoriques, des peuples traditionelles, et d’envahisseurs postérieurs d’Espagne, et les autres groupes venus d’ailleurs. Cette fusion est imbue d’un sous-texte surréaliste, par exemple le voyage putatif d’Antonin Artaud chez les Tarahumara, ou les récits devenus classiques des enseignements de Don Juan.

Les artistes partagent une préférence pour le trait de dessin. Chez Hisae Ikenaga le dessin est presque industriel, sauf quand il se livre a des jeux ludiques de decomposition et rassemblement élementaire. Santiago Borja traite d’empreintes permanentes, de traces intégrées dans le corps ou portés sur l’architecture. Yolanda Gutierrez laisse dessiner la nature dans la manifestation élégante des structures biologiques. Ses installations au sol, composées d’éléments assemblées créent des formes évocatrices de d’autres formes, donc le tracé represente une autre forme, naturelle ou imaginée.

Sans apparente connivence, ces trois artistes executent chacun une sorte de “mano a mano”. Les nouvelles formes ainsi crées sont des “dobles” , l’example des roues de bicyclette de Hisae en est l’exemple le plus saisissant. Yolanda crée des couples, comme ces formes évoquant a la fois des nymphéas et les conmpositions tels les “espejos” doubles de matières opposées. Le miroir, ou son reflet est une constante dans son oeuvre, et chaque installation est une reflexion de ses propres composants. Santiago a crée le plus puissant “doble” en ce sens que ses taches ou empreintes sont carrément intégres dans un corps, ou dans le ciel, comme une capsule spatial.

Qu’il pratique de la sculpture, la photographie, le dessin pur ou la video, l’artiste navigue toujours entre la présence du réel: le monde naturel que l’on observe, et l’irréel, une nouvelle forme qui en ressort: le résultat inattendu et inesperé de ce qu’il crée. Dans ce jeux de matières et d’inspiration nous nous trouvons surpris, eblouis, étonnés que non seulement la nature est infini, mais aussi la création artistique, car ces trois créateurs ont chacun avec ses moyens, réussi a nous bouleverser.

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